DOSSIER
Observatoire de l'énergie
État des lieux et perspectives du photovoltaïque en France et en Europe
En France, une accélération de la puissance raccordée dopée par les installations de grande taille
En France, 1,3 GWc de capacité photovoltaïque a été raccordée au réseau entre janvier et juin, soit plus que sur la totalité de l’année 2020 (1,1 GWc au total). Cette accélération est principalement due à des installations de plus de 250 kW, qui totalisent près de 70% de la puissance nouvelle raccordée en 202, alors qu’elles ne représentent que 1% des raccordements. Les installations de type « domestique » pour particuliers, de puissance inférieure à 9 kW, comptent pour moins de 10% de la nouvelle puissance raccordée, mais pour 80% du nombre de raccordements.
La Programmation pluriannuelle de l’énergie fixe pour objectif d’atteindre une puissance de 20 GW en 2023 et de dépasser 40 GW pour 2028. A ce rythme, il sera nécessaire, compte tenu des capacités installées à fin 2020 (11GW), de mettre en service au moins 3 GW par an sur le territoire. Bien que le premier semestre 2021 semble en ligne avec cette nécessité, la tendance générale depuis le début des années 2010 indique qu’one accélération stable dans le temps soit nécessaire. En ce sens et pour parvenir à cet objectif, le Gouvernement compte sur 2 leviers : d’une part, la multiplication de petites installation diffuses (domestiques), de faible puissance, mais qui participent à la diffusion de l’intérêt et de l’acceptabilité auprès des populations ; d’autre part, sur les installations de taille moyenne à industrielle, notamment les centrales au sol. En ce sens, la PPE prévoit un volume de 2 GW de centrales au sol pour un peu moins de 1 GW d’installations sur bâtiments (les installations au sol sont moins coûteuses d’environ 30% par rapport aux installations sur bâtiments).
En ce qui concerne les installations de taille moyenne (ombrières, toiture d’entrepôts etc.), l’Etat souhaite favoriser l’autoconsommation tout en simplifiant les contraintes administratives, freins à ces initiatives. C’est en ce sens que le seuil à partir duquel un appel d’offres était nécessaire avait déjà été relevé de 100 à 500 kWc en 2020. L’Etat a précisé en octobre 2021 les tarifs de rachat pour les installations de ce type, entre 100 et 500 kWc : il sera de 98 euros / MWh. Avec cette disposition, les conditions de développement des centrales en toiture et sur ombrières sont facilitées et devraient trouver plus facilement un rythme de croisière. Ces tarifs sont rattachés à une obligation pour les développeurs de ne pas dépasser un bilan carbone de 550 kg eq CO2/kWc installé (en analyse du cycle de vie).
Vers des volumétries croissantes de panneaux à recycler à partir de 2030
La production photovoltaïque et la capacité installée ont connu une croissance massive et rapide depuis la décennie 2010. Selon diverses études, dont les travaux de l’IRENA, Cette progression va s’intensifier et perdurer pour atteindre des capacités de l’ordre de 4 à 5 TWc dans le Monde d’ici 2050. Dans le même temps le gisement à traiter de modules photovoltaïques en fin de vie atteindrait à cette échéance de 60 à 78 millions de tonnes, dont 10 millions de tonnes en Europe. A titre de point de repère, en pratique, on constate qu’après 20 ans, les panneaux produisent encore environ 90% de leur puissance initiale. A ce rythme, le volume cumulé de panneaux en fin de vie deviendra important aux alentours de 2030, compte-tenu des hypothèses actuelles de durée d’exploitation.
Alors que les panneaux photovoltaïques affichent généralement une durée de vie en exploitation de 20 à 30 années, la question du recyclage de ces équipements et la gestion de leur fin de vie prend progressivement de l’ampleur. Le développement et le renforcement de la filière de recyclage sont nécessaires afin d’être en capacité de traiter les volumes à venir.
En ce sens, L’union Européenne a anticipé la question du recyclage des panneaux photovoltaïques à travers est pionnière sur la question et a adopté une réglementation à travers sa directive sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) dont font partie les panneaux photovoltaïques (Directive WEEE 2002/19/EC). L’Union Européenne contraint d’atteindre 85 % de collecte et 80 % de recyclage des matières constituant les panneaux photovoltaïques. En France, la collecte et le traitement des panneaux usagés ont été confiés à un éco-organisme à but non lucratif, PV CYCLE, rebaptisé SOREN au cours de l’année 2021. Il est financé par les fabricants des panneaux photovoltaïques.
Vous souhaitez lire le dossier en entier ?

Découvrez notre Observatoire de l'Energie 2021
Un éclairage sur une sélection de thématiques liées à l’Energie, sur lesquelles interviennent nos équipes régulièrement, ou qui sont des sujets d’intérêt dans l’actualité et le débat public.