Le Power-to-Gas, une alternative efficace pour stocker notre énergie ?
Avis d'experts
29 octobre 2020
Alors que nous basculons de plus en plus vers les énergies renouvelables (EnR), la question du stockage devient essentielle. Outre les batteries connues de nous tous, il existe aujourd’hui d’autres moyens pour stocker l’énergie. Intéressons-nous ici à l’une de ces solutions : le Power-to-Gas.
Les énergies renouvelables que nous mettons en avant pour le bien de notre planète reposent sur des phénomènes naturels : l’éolien requiert du vent, le solaire du soleil, … Du fait du caractère intermittent de la plupart des énergies renouvelables, il devient nécessaire de trouver des solutions nouvelles pour assurer l’équilibre entre la production et la consommation d’électricité.
Aujourd’hui, les solutions de stockage de l’électricité les plus médiatisées sont les grands projets tels que le projet McHenri d’EDF aux Etats-Unis ou celui plus récent de Tesla – Megapack – en Australie. Mais quel est leur point commun ? Ces technologies sont toutes basées sur l’installation de batteries au lithium dont le coût environnemental – issu de leur production – et l’efficacité très relative sur le long terme questionnent.
Cela amène donc à penser que d’autres solutions devraient se retrouver sur le devant de la scène médiatique. C’est le cas du Power-to-Gas peu connu du grand public, mais identifié par Eurogas dans le scénario Innovation Gas de 2016 comme pouvant représenter plus de 50% du gaz consommé en 2050.
Power-to-Gas : transformer l’électricité en gaz pour la stocker
Le Power-to-Gas (PtG) est un procédé qui permet de transformer l’électricité en hydrogène par électrolyse de l’eau. Le courant électrique passe dans l’eau et sépare l’oxygène de l’hydrogène. Ce système peut ainsi être utilisé pour produire de l’hydrogène avec les excédents électriques que l’on a régulièrement avec les EnR.
Le PtG connait en Europe et en France un attrait croissant (près de 70 projets en Europe, dont une dizaine en France ont vu le jour ces dernières années) et inscrit la filière gaz comme une solution majeure à l’intégration des énergies renouvelables en palliant l’intermittence des sources renouvelables à productions variables. Ces projets, dont un des exemples français les plus significatifs est « Jupiter 1000 » porté par GRTgaz, ont pour objectif de résoudre les contraintes techniques de stockage et d’injection de l’hydrogène dans les réseaux gaziers.
De multiples autres solutions existent telles que les STEP (stockage hydraulique), les stations de pompage turbinage, les solutions utilisant l’air comprimé … ainsi que, plus largement, toutes les solutions permettant de stoker la chaleur. Mais l’hydrogène généré par le Power-to-Gas a un avantage certain par rapport aux autres : cet hydrogène couplé à du CO2 revalorisé peut donner du méthane qui sera ensuite réinjecté en masse dans les réseaux de gaz naturel. On utilise ainsi les infrastructures déjà existantes et on évite un investissement supplémentaire pour son acheminement.
Avec notamment le Power-to-Gas et d’autres procédés de gaz verts, nous savons que le gaz tiendra une place de choix dans le mix énergétique de demain pour une énergie de plus en plus décarbonée.
Chiffres clés du Power-to-Gas
- 38,9 MW : Capacité installée en 2019 dans le monde.
- 500 € / kW : Coût de l’électrolyse pour 2050 (baisse de 75 % par rapport a 2019).
- 70 projets : 70 projets a l’initiative de l’Europe sur les 95 recensés dans le monde.
- 50 % : Représentera 50 % du gaz consommé en 2050.
Source : Power-to-Gas: Electrolysis and methanation status review. Renewable and Sustainable Energy Reviews -volume 112, September 2019
Auteur de l'article
Point de vue de Géraud DOUCET et Hector SOUNTHONE, managers au sein du secteur Energie, Utilities & Telecom de Magellan Partners
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