Comment libérer l’éolien de ses contraintes de développement ?
Avis d'experts
20 décembre 2020
Les objectifs de la France en matière d’énergies renouvelables sont ambitieux. L’Etat français prévoit de porter la part des énergies renouvelables à 23% de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et à 32% de cette consommation en 2030.
Par conséquent, il se doit d’être un acteur majeur et positif dans le développement du secteur.
Cependant certaines organisations officielles et certains acteurs de la société civile peuvent encore aujourd’hui freiner ce développement de l’éolien pour des raisons parfois légitimes et d’autres moins. Quelles solutions peuvent être mises en place pour libérer l’éolien de ses contraintes de développement ?
Simplifier les démarches juridiques, une nécessité au développement
L’un des obstacles limitant le développement des énergies renouvelables sont les recours juridiques qui consomment une grande partie de la durée de réalisation (6 à 7 ans en moyenne pour l’éolien) : deux années en moyenne pour la première instance puis deux autres pour l’appel. EDF Renouvelables en fait l’expérience aujourd’hui avec la réalisation en 2019 et 2020 de trois projets Fécamp, Courseulles-sur-Mer et Saint-Nazaire qui avaient été attribués par le gouvernement français en 2012.
Il devient donc essentiel d’une part, de sensibiliser les citoyens à l’intérêt de l’éolien et des risques réels afin de dissiper toutes craintes et, d’autre part, de repenser le fonctionnement des recours juridiques afin d’en accélérer le traitement. L’état a compris cette forte contrainte et a fait un effort dans ce sens en en restreignant le droit au recours contre les projets éoliens [1], bien que cela ne soit pas au goût de tout le monde [2].
Intégrer l’armée dans la démarche pour lever les freins territoriaux
La filière éolienne ne peut connaitre un réel développement sans la contribution de l’armée qui dispose aujourd’hui d’un droit de veto sur certains types de projets à proximité des radars et des zones d’entrainement. Cette règle des 30 kilomètres limite considérablement les terrains susceptibles d’accueillir des projets éoliens.
En début d’année, l’armée a accepté de rogner sur ses terrains d’entrainement pour céder 9000 km².
C’est un effort considérable mais non suffisant pour encourager davantage la filière. Il est nécessaire d’aller plus loin en intégrant les institutions et ministères concernés dans une réflexion plus globale sur le développement de l’éolien sur le territoire.
La France doit accélérer si elle veut rester dans la course
La réussite des objectifs en matière d’énergies renouvelables dépend de l’effort de chaque organisation et chaque citoyen. L’enjeu est de taille et l’énergie est vitale. La recherche et développement est un des leviers qui peut solutionner les problématiques bridant le développement de l’éolien (fabrication des radars plus performants, construction d’éoliennes ne perturbant pas le signal…) mais elle doit être accompagnée de mesure concrètes favorisant son développement.
En attendant, un compromis doit être trouvé et doit clairement pencher vers les énergies renouvelables pour que la France reste dans la course.
Les chiffres clés de l’éolien
- 70 % : Taux d’autorisations délivrées aujourd’hui faisant l’objet de recours devant les tribunaux administratifs.
- 16,3 % : Part des EnR dans la consommation finale brute d’énergie en France en 2017.
- 4,6 Md € : Les charges de service public de l’électricité liées aux EnR en 2017.
- 6,75 Md € : Investissement dans les EnR et récupération en 2016.
- 54 650 ETP : Nombre d’emplois en ETP dans les EnR en 2016.
Auteur de la tribune
Tribune rédigée par Walid El FERDI, manager au sein de nos équipes Energie & Utilities.
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